mercredi 21 octobre 2009

Oversight

"Les rêves les mieux interprétés gardent souvent un point obscur; on remarque là un noeud de pensées que l'on ne peut défaire, mais qui n'apporterait rien de plus au contenu du rêve.C'est "l'ombilic" du rêve, le point où il se rattache à l'Inconnu. Les pensées du rêve que l'on rencontre pendant l'interprétation n'ont en général pas d'aboutissement, elles se ramifient en tous sens dans le réseau enchevêtré de nos pensées. Le désir du rêve surgit d'un point plus épais de ce tissu, comme le champignon de son mycellium. Revenons à l'oubli du rêve. Nous avons négligé d'en tirer une conclusion importante. S'il est évident que l'état de veille veut oublier le rêve, soit d'un seul coup au réveil, soit par fragments pendant la journée, et que le principal agent de cet oubli, est la résistance psychique qui a déjà pendant la nuit, fait tout ce qu'elle pouvait contre le rêve, comment expliquer que le rêve ait pu se former malgré la résistance ? ... Concluons donc que la nuit la résistance s'affaiblit; nous savons qu'elle n'est pas abolie puisque nous avons pu montrer son rôle au cours de la formation des rêves par la déformation ... La psychologie descriptive nous a appris que la condition essentielle de la formation des rêves est le sommeil de l'esprit; à quoi nous pouvons ajouter : le sommeil permet la formation des rêves parce qu'il diminue la censure endopsychique."
Sigmund Freud (1900), Die Traumdeutung, 1926. tr.fr. L'interprétation des rêves, Ch. VII, PUF, 1926, 1967.

dimanche 4 octobre 2009

Frozen land

"Grâce aux balises et aux premières données transmises par Argos via e-mail, nous avons déjà en quelques jours, des données inédites et impressionnantes sur la vie des mouettes ivoires » ... « Les oiseaux marins sont des bio indicateurs précieux. Ils font partie des premières espèces à remonter au nord, en raison du changement climatique. Ainsi, Ecopolaris Groenland (2008) a récemment identifié le goéland marin et le goéland brun au Groenland, alors que ces oiseaux se trouvaient jusqu'alors en Islande...» .
Le seigneur des glaces, l'ours blanc, a, par ailleurs, été observé à trois reprises à moins de 15 mètres, sur l'île de Henrik Kroyer Holme. Bref, une moisson de données scientifiques et d'images authentiques récoltées au cours d'un périple inoubliable, au cœur de paysages grandioses. Avec toutefois de sérieuses inquiétudes comme toile de fond : « Nos propres observations sur le régime des glaces, l'enneigement, la dynamique et la répartition des populations de certaines espèces, semblent indiquer des bouleversements bien plus rapides que prévus. Depuis 20 ans, les populations et répartitions de certains oiseaux marins, de la baleine du Groenland, et de bien d'autres espèces, ont dramatiquement évolué. Depuis 1998, les lemmings et leurs prédateurs n'ont plus connu de pic d'abondance. Depuis 2000, nous avons observé plusieurs nouvelles espèces d'insectes et d'oiseaux coloniser la côte Est du Groenland. Tous ces constats ont été réalisés dans le cadre des missions Ecopolaris Sibérie 2008 .... Ces changements pourraient bien être les premiers signes écologiques, tangibles, du réchauffement climatique actuel qui, brutal et profond, modifie le fonctionnement naturel millénaire de ces écosystèmes» ... La mouette ivoire est aujourd'hui, avec l'ours blanc, l'espèce arctique la plus menacée d'extinction totale : « A moyen terme ».

samedi 3 octobre 2009

Black light

"Darwin et le bouleversement du monde ...
Cuidado « sois prudent », écrit le jeune Darwin dans ses carnets secrets. Révéler ses idées serait « comme confesser un meurtre ». Et il les développera en silence, les tenant au secret durant vingt ans. La publication de sa théorie bouleversera notre vision du monde. Le passé se recompose, modifiant le présent. Nous partageons soudain avec l’univers vivant une généalogie commune. Faite de transformations et de métamorphoses. Ce livre est un voyage. À travers l’espace et le temps. A travers la lumière et les ombres. À la rencontre d’une révolution scientifique toujours plus riche, toujours en devenir. À la rencontre aussi de la longue nuit de notre histoire, où la science légitimera la négation de la vie et de la dignité de tant d’êtres humains. Un voyage à travers la mémoire et l’oubli. A la recherche de l’empreinte en nous de ce qui a disparu, de ceux qui ont disparu. Nous sommes faits de ce qui a donné naissance à l’ « infinité des formes les plus belles et les plus merveilleuses ». Aux bactéries et aux fleurs, aux oiseaux et aux arbres. Et pourtant nous sommes autre. Nous sommes faits de l’histoire des cultures humaines. Et pourtant nous sommes autre. Toujours nouveau. Ce livre est une plongée dans le récit tumultueux de nos origines. Non pour nous y enfermer. Mais pour y découvrir cet émerveillement «d’arriver à l’endroit d’où nous sommes partis et de connaître le lieu pour la première fois». Et retisser, chaque jour, les liens qui fondent notre commune humanité. Dans le respect de l’extraordinaire vulnérabilité de ceux qui nous ont fait naître, de ceux qui nous entourent, et de ceux qui nous survivront."