mercredi 27 janvier 2010

Natural language

"Les "langages" non verbaux utilisent tout le corps comme vecteur principal de leurs "messages", qu'il s'agisse du corps de l'émotion et de l'affect, de l'expressivité corporelle, de celui de la sensori-motricité, voire directement du soma. Le langage verbal ne vient pas se substituer aux modalités préverbales à formes corporelles que nous venons d'évoquer, il vient les compléter et les réorganiser au moment de son installation, mais sans les faire disparaîre.
C'est à partir de cette question que je propose de mettre au travail l'hypothèse selon laquelle les expériences précoces, et en particulier celles qui ont été éprouvées dans un contexte de type traumatique, "reviennent" au sein de la vie psychique de l'adulte sur un mode proche des langage précoces; c'est à dire utilisant des formes non verbales, référées à l'affect ou aux formes représentations-choses comme l'acte, la gestuelle, la posture ou le soma. Je propose donc de considérer que certaines manifestations cliniques, qui s'actualisent au sein de la rencontre clinique ou de la relation transférentielle, doivent être comprises en fonction de leur tentative de venir "narrer" ou signifier un pan de l'histoire subjective. Elles tentent de raconter l'histoire de ce qui n'a pu être inscrit et historisé à partir de l'appareil de langage. Elles doivent donc être considérées comme des témoignages et des signifiants des états et éprouvés subjectifs des périodes qui précèdent la mise en oeuvre du langage verbal ou de ce qu lui échappe." René Roussillon, psychanalyste spp, professeur de psychologie à l'université de Lyon II, in Le transitionnel, le sexuel et la réflexivité, "La conversation primitive et son devenir", Dunod, 2008. and "La mère" de Rembrandt.

lundi 18 janvier 2010

Hysterical

"Nos observations prouvent que, parmi les souvenirs, ceux qui ont provoqué l'apparition de phénomènes hystériques ont conservé une extraordinaire fraîcheur et, pendant longtemps, leur pleine valeur émotionnelle. Il faut cependant souligner, comme un fait remarquable dont il y aura lieu de se servir, que ces souvenirs , contrairement à bien d'autres, ne sont pas tenus à la disposition du sujet. Tout au contraire, la mémoire des malades ne garde nulle trace des incidents en question ou alors ne les conserve qu'à l'état le plus sommaire. Ce n'est qu'en interrogeant les patients hypnotisés que ces souvenirs ressurgissent, avec toute la vivacité d'évènements récents ... On constate effectivement que ces souvenirs correspondent à des traumatismes qui n'ont pas été suffisamment "abréagis". En étudiant de plus près les motifs qui ont empêché cette abréaction de s'effectuer, nous découvrons deux séries au moins, de conditions capables d'entraver la réaction au traumatisme.
Dans le premier groupe, nous rangeons les cas où les malades n'ont pas réagi au traumatisme psychique parce que la nature même de ce dernier excluait toute réaction ... ou parce qu'il s'agissait de choses que le malade voulait oublier et qu'intentionnellement il maintenait, repoussait, refoulait hors de sa pensée consciente.
Dans la seconde série des conditions nécessaires, la maladie n'est pas déterminée par le contenu des souvenirs mais bien par l'état psychique du sujet au moment où s'est produit l'évènement en question."
J. Breuer et S. Freud (1895) in Etudes sur l'hystérie,"Le mécanisme psychique de phénomènes hystériques, Communication préliminaire", Vienne. trad. Anne Berman, PUF, Paris, 1956. and Etty Candaule, King of Lydia, hews his wife, to Gyges.