mercredi 9 décembre 2009

Dreams four

" Un courant de pensée ainsi suscité dans le préconscient peut s'éteindre de lui-même ou se maintenir.
Dans le premier cas, il semble que son energie se diffuse dans toutes les directions associatives qui en partent et que cette énergie place toute la chaîne de pensées dans un état d'exitation qui persiste d'abord un moment, puis s'éteint, tandis que l'exitation qui cherche à se décharger se transforme en investissement quiescent. Dans ce cas le processus n'a plus d'intérêt pour la formation du rêve. Mais d'autres représentations-but sont aux aguets dans notre préconscient, elles jaillissent de nos désirs inconscients, transféreront sur elle l'énergie propre à ce désir, et dès lors le cours de pensées délaissé ou réprimé pourra se maintenir, bien que ce renforcement ne lui ouvre nullement le droit d'accès à la conscience. Nous pouvons dire que les pensées jusque là préconscientes ont été attirées dans l'inconscient.
Il peut y avoir d'autres constellations préliminaires à la formation du rêve. Le courant de pensée préconscient peut être déjà en relation avec le désir inconscient et avoir été rejeté, à cause de cela, par l'investisement de but qui domine; ou bien un désir inconscient jailli d'autres sources (somatiques par exemple), et à la rencontre duquel rien ne venait, a cherché à se transférer sur des résidus psychiques préconscients qui n'avaient pas encore reçu d'investissement ...
Il naît dans le préconscient une pensée qui, n'ayant pas reçu d'investissement du préconscient, a été investie par des désirs inconscients." Sigmund Freud (1900), L'interprétation des rêves, ch.7, V, in "Le refoulement". and Le Titien (1548), Allégorie de la jalousie.

lundi 7 décembre 2009

Dreams three

"Nous savons par expérience que le rêve se concilie avec le sommeil, même quand il l'interrompt plusieurs fois par nuit. On s'éveille un moment pour se rendormir après. C'est comme lorsque tout endormi on chasse une mouche: on ne s'éveille que pour cela et quand on se rendort, on en est débarrassé ... Il est vrai que les désirs inconscients sont toujours là. Ils représentent des voies toujours ouvertes à l'exitation qui les emprunte. L'indestructibilité est même une caractéristique proéminente des processus inconscients. Dans l'inconscient rien ne finit, rien ne passe, rien n'est oublié. C'est ce qui nous frappe le plus quand on étudie les névroses et l'hystérie en particulier. La voie des pensées inconscientes qui mène à la crise libératrice, pourra se rouvrir dès qu'une quantité d'exitation suffisante se sera amassée. Une offense reçue il y a trente ans, une fois qu'elle s'est frayée une voie vers les sources affectives inconscientes, continue à agir comme si elle était actuelle. Elle revit au moindre appel et se révèle alors investie d'une exitation qui a sa décharge motrice dans la crise. C'est là que doit agir la psychothérapie. Sa tâche est d'apporter aux phénomènes inconscients, la libération et l'oubli."
Sigmund Freud (1900), in L'interprétation des rêves, chapitre 7, IV, "La fonction du rêve, le cauchemar". and Pierre Bonnard (1899), The nap on the bed.