"Nous savons par expérience que le rêve se concilie avec le sommeil, même quand il l'interrompt plusieurs fois par nuit. On s'éveille un moment pour se rendormir après. C'est comme lorsque tout endormi on chasse une mouche: on ne s'éveille que pour cela et quand on se rendort, on en est débarrassé ...
Il est vrai que les désirs inconscients sont toujours là. Ils représentent des voies toujours ouvertes à l'exitation qui les emprunte. L'indestructibilité est même une caractéristique proéminente des processus inconscients. Dans l'inconscient rien ne finit, rien ne passe, rien n'est oublié. C'est ce qui nous frappe le plus quand on étudie les névroses et l'hystérie en particulier. La voie des pensées inconscientes qui mène à la crise libératrice, pourra se rouvrir dès qu'une quantité d'exitation suffisante se sera amassée. Une offense reçue il y a trente ans, une fois qu'elle s'est frayée une voie vers les sources affectives inconscientes, continue à agir comme si elle était actuelle. Elle revit au moindre appel et se révèle alors investie d'une exitation qui a sa décharge motrice dans la crise. C'est là que doit agir la psychothérapie. Sa tâche est d'apporter aux phénomènes inconscients, la libération et l'oubli."

Sigmund Freud (1900), in L'interprétation des rêves, chapitre 7, IV, "La fonction du rêve, le cauchemar". and Pierre Bonnard (1899), The nap on the bed.
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