"Marcher c'est penser hors des sentiers battus, Reflexions croisées sur la nouvelle pérégrination de l'humanité" ou "Comment le nomadisme est-il devenu l'une des plus puissantes idéologies de la globalisation ?"
Alors prenez l'expérience d'une journée de marche. La lenteur de la marche, sa régularité, cela rallonge considérablement la journée. Et en ne faisant que mettre un pied devant l'autre, vous verrez que vous aurez étiré démesuremment les heures. De sorte qu'on vit plus longtemps en marchant, pas au sens où cela rallongerait votre durée de vie, mais au sens où, dans la marche, le temps ralentit, il prend une respiration plus ample ... Il y dans la contemplation des paysages par le marcheur, une dimension de gratitude, sans qu'on sache exactement si c'est le marcheur qui se récompense par une intensité supérieure offerte au seul marcheur ... Si l'on redécouvre aujourd'hui les bienfaits de la marche, c'est que l'on recommence à ressentir que la vitesse, l'immédiateté, la réactivité peuvent devenir des aliénations. On finit dans nos vies ultramodernes, par n'être plus présent à rien, par n'avoir plus qu'un écran comme interlocuteur? Ce qui fait l'actualité critique de la marche, c'est qu'elle nous fait ressentir la déconnexion comme une délivrance." Frédéric Gros, Professeur de philosophe politique à l'universié Paris-XII et à l'Institut d'études politiques de Paris, "Marcher, une philosophie", Carnet du Nord, 2009. in Le Monde du 25/06/11.
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