mercredi 15 février 2012

Evoluzione

"J'ai été navré d'apprendre la mauvaise passe qu'a dû traverser le malheureux Ferenczi, mais j'apprends par Roheim que la fin a été, contre toute attente, soudaine, et qu'il n'a pas souffert ... Je garderai bien entendu le secret sur ce que vous m'avez dit de la dame américaine, mais je suis inquiet de voir la paranoïa étalée sur la place publique : elle était assez évidente pour tous les analystes qui ont entendu sa communicaion au dernier Congrès, et c'est à ce propos que j'écris aujourd'hui. Eitington ne voulait pas qu'elle soit présentée au Congrès, mais je l'en ai persuadé ...

J'espérais que Ferenczi lui-même ne la publierait pas, mais quand j'ai reçu les épreuves de la Zeitschhrift, j'ai eu le sentiment qu'il serait blessé si elle n'était pas traduite en anglais, et je lui ai donc demandé l'autorisation à cette fin. Il a paru satisfait, et non contents de la traduire, nous en avons fait l'article d'ouverture du numéro de juillet. Depuis sa mort, j'ai beaucoup réfléchi à la disparition de la raison personnelle de la publier ... Sa parution ne serait d'aucun profit pour personne. Ses thèses scientifiques et ses propos sur la pratique analytique ne sont qu'un tissu d'illusions qui ne peuvent que discréditer la psychanalyse et conforter ses détracteurs. On ne saurait imaginer que tous les lecteurs du journal apprécieront l'état mental de l'auteur, et à cet égard il faut penser à la postérité ! Je crois donc que mieux vaut retirer l'article ... ". Lettre d'Ernest Jones à Sigmund Freud, samedi 3 juin 1933, Londres. and ???

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