samedi 16 mars 2013

Respingere

" Nous devons l'amélioration la plus importante à la découverte de l'onanisme inconscient de la patiente, mis en évidence à l'aide de "l'activité".  Au piano, elle éprouvait - à chaque geste un peu violent et passionné - une sensation voluptueuse au niveau des organes géniaux, qui étaient exigés par le mouvement. Elle fût obligée de s'avouer ses sensations flagrantes après avoir reçu l'ordre d'accepter un comportement très passionné au piano ainsi qu'elle l'avait vu faire à de nombreux artistes; mais dès que ces jeux commencèrent à lui procurer du plaisir, il lui fallut sur mon conseil y renoncer. 
En conséquence il nous fût alors possible de recueillir des réminiscences et des reconstructions de jeux infantiles pratiqués avec les organes génitaux, peut-être la source principale de sa pudeur excessive ... Les injonctions eurent pour conséquence de la rendre pleinement consciente de certaines impulsions, jusqu'ici refoulées ou qui s'exprimaient sous une forme rudimentaire méconnaissable, et finalement d'en prendre conscience comme de représentations qui lui étaient agréables, comme de motions de désirs." 
Sandor Ferenczi (1920), Prolongements de la technique active, in Rapport présenté au VI° congrès de l'Association Internationale de Psychanalyse (IPA), à la Haye, le 10 décembre 1920, Ed. in Psychanalyse III, Paris, Payot, 1974. and Yves Klein, Musée de Bilbao.

mercredi 13 mars 2013

Habemus papam

"Tenemos papa": L'Amérique latine en rêvait, le conclave a exaucé ses prières en sacrant Jorge Mario Bergoglio, un prélat non pas latin mais latino, qui plus est jésuite, marquant un tournant dans l'histoire de l'Église catholique. En 2005, déjà, selon des rumeurs, l'archevêque de Buenos Aires était arrivé juste derrière Joseph Ratzinger en nombre de votes. Cette fois, pourtant, le cardinal n'était pas favori. Après le renoncement de Benoît XVI, les paris se tournaient vers un pape plus jeune que le primat d'Argentine, qui a 76 ans et un poumon en moins. S'il a conquis le conclave, c'est sûrement pour son aura, sûrement aussi pour son profil d'homme de consensus entre un parti romain conservateur et un parti des étrangers plus réformiste.

Le cardinal Bergoglio en 2009, après avoir célébré une messe à Buenos Aires.Dans une curie touchée par le scandale, l'austérité de Jorge Bergoglio, d'abord, séduit. Né le 17 décembre 1936 d'un père employé ferroviaire et d'une mère au foyer, ce descendant d'immigrés piémontais cultive un style très éloigné de la splendeur du Saint-Siège. À Buenos Aires, il a renoncé à la luxueuse demeure de l'archevêché et se contente d'un appartement à côté de la cathédrale. «Il se lève à 4 h 30 du matin et lit beaucoup», témoigne son ancien porte-parole. On ne lui connaît ni domestique ni voiture, et il n'est pas rare de le voir dans le métro ou s'asseoir au dernier rang dans les réunions. Lors de sa dernière intervention devant l'assemblée plénière, ses mots simples ont une nouvelle fois recueilli les applaudissements. Un homme qui sait parler et se taire quand il le faut, un homme habile et d'une grande profondeur spirituelle, c'est ainsi qu'on le décrit. Ce caractère a été forgé par une solide formation intellectuelle. Après un diplôme de technicien chimiste, Jorge Bergoglio intègre à 21 ans la Compagnie de Jésus et étudie la philosophie. Il terminera sa thèse en Allemagne, dont il parle la langue, revient pour enseigner et diriger l'université de San Salvador de Buenos Aires. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages théologiques. Peu à peu, il gravit les échelons de l'Église: Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire en 1992, puis archevêque de Buenos Aires en 1998, cardinal et primat d'Argentine en 2001. Il a également présidé la Conférence des évêques du pays et participe au Conseil épiscopal latino-américain. Une expérience de terrain dans laquelle «il a témoigné d'un fort tempérament et d'un sens politique aigu», selon son biographe officiel argentin.  Sergio Rubin, in Le Figaro, mardi 14 mars 2013, Paris.

mardi 12 mars 2013

Attesa sacra

"Chers concélébrants, Eminentes Autorités, Chers frères et soeurs dans le Seigneur !
Je chanterai toujours les bontés de l'Éternel" est le chant qui une fois de plus a raisonné 
sur la tombe de l'apôtre Pierre, en cette heure importante de l'histoire de la Sainte Eglise 
du Christ. Ce sont les mots du Psaume 88, qui ont fleuri sur nos lèvres pour adorer, 
remercier et supplier le Père céleste.

"Misericordias Domini in aeternum cantabo" est le beau texte latin, qui nous a
fait entrer en contemplation de Celui qui veille toujours avec amour sur son Église, en la
soutenant sur son chemin à travers les siècles et en la vivifiant de l'Esprit Saint.
Aujourd'hui encore, par cette attitude intérieure, nous voulons nous offrir avec le Christ, 
au Père dans le Ciel pour le remercier de l'attention aimante qu’il a toujours réservée à 
sa sainte Église et en particulier pour le lumineux pontificat qu’il nous a concédé avec la 
vie et les œuvres du 265 ème Successeur de Pierre, le bien-aimé et vénéré Pontife 
Benoît XVI, auquel, en ce moment, nous renouvelons notre gratitude.
Parallèlement aujourd'hui, nous souhaitons implorer le Seigneur, à travers la 
sollicitude pastorale des cardinaux, afin que bientôt il donne un autre Bon Pasteur à sa 
sainte Église. Bien sûr, la foi dans la promesse du Christ sur le caractère indéfectible de son 
Église nous soutient en cette heure. En effet, Jésus dit à Pierre: «Tu es Pierre, et sur cette 
pierre je construirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle» 
(Mt 16:18). Mes frères, les lectures de la Parole de Dieu que nous venons d'entendre peuvent 
nous aider à mieux comprendre la mission confiée par le Christ à Pierre et à ses successeurs.

Le message d'amour.
Le première lecture nous a reproposé un célèbre oracle messianique de la deuxième 
partie du livre d'Isaïe, cette partie qui est appelée le "Livre de la consolation» 
(Is 40-66). Il s’agit d’une prophétie adressée au peuple d'Israël destiné à l'exil à 
Babylone. Il proclame que Dieu envoie le Messie, plein de miséricorde, un Messie qui 
pourra dire: «L'esprit du Seigneur Dieu est sur moi ... il m'a envoyé porter la Bonne 
Nouvelle aux pauvres, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs 
la liberté,  la libération les prisonniers, promulguer l’année de miséricorde du Seigneur "
(Is 61:1-3). L'accomplissement de cette prophétie a été entièrement réalisé en Jésus, 
venu au monde afin de rendre présent l'amour du Père pour les hommes. Cet amour se 
fait particulièrement remarquer au contact avec la souffrance, l'injustice, la pauvreté, 
avec toute les fragilités de l’homme, à la fois physiques et morales. A cet égard, la célèbre 
encyclique du Pape Jean-Paul II, « Dives in Misericordia », ajoutait: "La façon dont 
l'amour se manifeste dans le langage biblique est appelée à juste titre ‘miséricorde’
 (ibid., n ° 3). Cette mission de miséricorde a été ensuite confiée par le Christ aux pasteurs 
de son Eglise. C’est une mission qui engage tout prêtre et évêque, mais qui plus encore 
engage l'évêque de Rome, Pasteur de l'Eglise universelle. Jésus dit en effet à Pierre :
«Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ... Pais mes brebis » (Jn 21:15). 
Saint- Augustin commentait ainsi les paroles de Jésus: "paître le troupe au du Seigneur 
est donc un engagement d'amour: sit amoris officium pascere dominicum gregem".  
(In Iohannis Evangeliums, 1967)" 
Cardinnal Angelo Sodano  , Doyen du Collèg e des Cardinau,x, Homélie de la  Messe 
«pro eligendo Summo Pontifice», (Basilique   Saint-Pierre,  12   Mars   2013) 

lundi 4 mars 2013

Traumatismo cancellato

Une pilule pour «effacer» les souvenirs traumatisants ?
Des chercheurs de l'Université McGill ont découvert une nouvelle façon de soigner les personnes victimes de flash-backs à la suite d'un événement traumatisant: une pilule qui permet «d'effacer» les souvenirs douloureux. Présentement à l'étude, ce médicament réussit à briser le lien entre un souvenir et l'état de stress qui l'accompagne. Au bout du traitement, les participants qui ont vécu un événement traumatisant comme un viol, un accident d'auto ou une agression, en garderont le souvenir, mais ne seront plus affectés par celui-ci. Les autres souvenirs ne sont pas touchés par le traitement.
Pour le Dr Alain Brunet, chercheur au Centre de recherche de l'hôpital Douglas et professeur adjoint au département de psychiatrie de l'Université McGill, les résultats préliminaires encourageants laissent entrevoir la mise au point d'un traitement qui pourrait révolutionner la façon dont vivent les victimes d'événements traumatisants.  «En fait, nous avons été très étonnés des résultats. On ne pensait pas que ça marcherait. On est emballés, parce qu'on réalise qu'on est peut-être en train de faire une découverte importante pour le traitement du stress post-traumatique. Le souvenir d'un événement traumatisant est conservé de façon particulière dans le cerveau, ce qui permet aux chercheurs de l'isoler et de s'y attaquer, résume le Dr Brunet. «Pour les gens qui souffrent de stress post-traumatique, c'est comme si la mémoire de l'événement était gravée au fer rouge. Le souvenir est trop fort. C'est cet effet-là qui va s'estomper avec les traitements.»  «Quand on accède à un vieux souvenir, celui-ci doit être consolidé de nouveau pour persister dans sa forme originale. Si on arrive à empêcher le processus de reconsolidation, le vieux souvenir pourrait être dégradé ou perdu. On s'attaque ainsi à la mémoire émotionnelle, celle qui se souvient de nos sentiments.» 

Le médicament employé par les chercheurs est le propranolol, bêtabloquant inventé il y a 25 ans et utilisé pour traiter l'hypertension. Le propranolol entraîne peu d'effets secondaires et a comme principale fonction de ralentir le pouls des patients. En cours depuis un an et demi, l'étude compte une vingtaine de participants ayant vécu un événement traumatique qui les empêche de fonctionner normalement. Dans des séances intensives, les participants sont invités à se remémorer l'événement traumatisant dans le détail. Puis ils reçoivent une dose de propranolol ou de placebo, selon le cas. Après quelques semaines, les patients ayant reçu du propranolol présentaient beaucoup moins d'épisodes de flash-backs et de stress liés à leur état. Même après l'arrêt des traitements, l'état des participants restait stable et les bienfaits demeuraient intacts. «L'étude est toujours en cours. On est à la recherche de participants.» (Les personnes intéressées peuvent appeler au 514-761-6131 #2368). 


L'action du médicament ressemble un peu au processus de deuil, qui lui se déroule sur une période de temps plus longue, dit-il. «Si vous vivez un deuil, les premières semaines vont être difficiles. Puis les années passent, et vous vous souvenez de votre deuil, mais vous ne serez pas aussi bouleversé qu'au début. C'est un peu ce qui se passe avec le traitement.» Les personnes victimes d'un événement traumatisant peuvent voir leur vie complètement bouleversée. «Certaines personnes ne vont plus à tel endroit, car ça leur rappelle un événement. D'autres n'écoutent plus les nouvelles, de peur de voir des images qui vont leur rappeler leur trauma. Les gens deviennent déprimés, ça devient lourd de vivre avec un tel poids.» Si l'expérience est concluante, le propranolol pourrait devenir le tout premier traitement pour les victimes de stress post-traumatique. «Présentement, tout ce qui existe, ce sont les antidépresseurs. Ce n'est pas très efficace, ça masque les symptômes et quand on arrête de les prendre, les problèmes reviennent. 


Il y a aussi la psychothérapie, qui n'est pas à la portée de toutes les bourses». L'éventuelle commercialisation du traitement ne risque pas de rapporter une fortune aux chercheurs. Le brevet qui protège le propranolol est expiré, ce qui fait que le médicament peut être facilement copié, et est donc peu attrayant pour les compagnies pharmaceutiques. «Autrement dit, il n'y a pas d'argent à faire avec ça...»  Cette recherche fait instantanément penser au film Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004)dans lequel les personnages pouvaient effacer des souvenirs de leur mémoire au moyen d'une technologie d'intervention cérébrale. «La grosse différence, c'est que dans le film, ils arrivent à effacer complètement les souvenirs. Nous, on n'efface pas les souvenirs. Les gens se souviennent de leur trauma, mais on atténue la mémoire émotionnelle». Nicolas Bérubé( 2013), in Journal of Psychiatry.