mardi 31 janvier 2012

Gioco dramatico

Un psychanalyste meneur de jeu écoute le patient inventer une scène, souvent mettant en jeu des proches ou une situation récemment vécue. Le meneur de jeu peut éventuellement orienter le patient, surtout un patient en difficulté à ce moment. L'élaboration sera aussi le temps d'assigner les rôles de la scène à des co-thérapeutes, eux aussi psychanalystes. Le jeu est le moment pour le patient de confronter sa représentation de la scène avec sa figuration en acte. Mais les psychodramatisants joueront peut-être d'une manière que le patient n'attendait pas. D'autre part, il existe des procédés particuliers : un cothérapeute joue une personne ayant des ressentis similaires au patient (jeu en miroir). Ceci donne au patient la possibilité de s'identifier à un autre, image de lui-même. Ou bien un cothérapeute (le double) se place derrière le patient et énonce ses pensées les plus latentes et non-dites.

Puis le meneur de jeu met fin à la scène pour livrer une interprétation, puis la laisse redémarrer ou non. Cette troisième phase est le temps de la représentation, de l'élaboration, de la construction. Le meneur de jeu interprète ce que l'enfant a joué, ses réactions qu'il n'a pas jouées, ou la différence entre ce qu'il a joué et la scène qu'il avait proposée. Si le patient réagit, l'entretien pourra durer plus longtemps. Le psychodrame est recommandé dans de nombreux cas: forte inhibition ; difficulté de représentation, failles psychosomatiques et particulièrement pour les enfants et les adolescents. Pour René Diatkine , l'effet thérapeutique joue sur un écart. Le patient pense qu'il pourra tout jouer, qu'il pourra, ainsi dans l'imaginaire, réaliser tous ses désirs. Mais il s'aperçoit, très vite, que ce jeu là n'est pas possible : même en jeu le désir se refuse.... Le jeu permet de figurer par le geste une pulsion ne pouvant être dite. Si l'on pense au symptôme comme signifiant, on comprendra alors le jeu, dynamique gestuelle, comme discours du corps, lequel se verra réinvesti spécifiquement au travers du jeu. La signification même du corps se voit ainsi élaborée . " In Le psychodrame psychanalytique individuel selon Michel Soulé, René Diatkine, Serge Lebovici. and Egon Schiele, La famille.

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