"La reconnaissance du facteur organique de l'homosexualité ne nous dispense pas du devoir d'étudier les processus psychiques qui sont à son origine. Le processus typique, maintenant établi par l'observation d'innombrables cas, consiste en ce que le jeune homme fixé jusqu'alors d'une manière intense à sa mère entreprend quelques années après l'écoulement de la puberté une conversion, s'identifiant lui-même à la mère et recherchant des objets d'amour dans lesquels il puisse lui-même se retrouver et qu'il puisse aimer comme la mère l'a aimé. Un caractère distinctif de ce processus est l'instauration, habituellement pour des années, de cette condition d'amour: les objets masculins doivent avoir l'âge qu'avait le sujet quand s'est produite la transformation.
Nous avons pris connaissance de divers facteurs qui contribuent vraisemblablement à ce résultat avec une force variable. Tout d'abord la fixation à la mère, qui rend plus difficile la fixation à un autre objet féminin ... Plus tard nous avons encore appris qu'un puissant motif pour le choix d'objet homosexuel était la déférence ou l'angoisse qu'inspirait le père, puisque la significaton du renoncement à la femme est qu'on renonce à la concurence avec le père (ou avec toutes les personnes mâles qui interviennent à sa place). Les deux derniers motifs, le maintien de la condition du pénis ainsi que le désistement, peuvent être portés au compte du complexe de castration. Liaison avec la mère-narcissisme-angoisse de castration, nous avions jusqu'alors découvert ces facteurs , au reste nullement spécifiques, dans l'éthiologie psychique de l'homosexualité." Sigmund Freud (1922), "Sur quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l'homosexualité", trad. fr. in Névroses, Psychoses et Perversions, PUF. and Gian Lorenzo Bernini (1624), The "David".
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