
Dans le premier cas, il semble que son energie se diffuse dans toutes les directions associatives qui en partent et que cette énergie place toute la chaîne de pensées dans un état d'exitation qui persiste d'abord un moment, puis s'éteint, tandis que l'exitation qui cherche à se décharger se transforme en investissement quiescent. Dans ce cas le processus n'a plus d'intérêt pour la formation du rêve. Mais d'autres représentations-but sont aux aguets dans notre préconscient, elles jaillissent de nos désirs inconscients, transféreront sur elle l'énergie propre à ce désir, et dès lors le cours de pensées délaissé ou réprimé pourra se maintenir, bien que ce renforcement ne lui ouvre nullement le droit d'accès à la conscience. Nous pouvons dire que les pensées jusque là préconscientes ont été attirées dans l'inconscient.
Il peut y avoir d'autres constellations préliminaires à la formation du rêve. Le courant de pensée préconscient peut être déjà en relation avec le désir inconscient et avoir été rejeté, à cause de cela, par l'investisement de but qui domine; ou bien un désir inconscient jailli d'autres sources (somatiques par exemple), et à la rencontre duquel rien ne venait, a cherché à se transférer sur des résidus psychiques préconscients qui n'avaient pas encore reçu d'investissement ...
Il naît dans le préconscient une pensée qui, n'ayant pas reçu d'investissement du préconscient, a été investie par des désirs inconscients." Sigmund Freud (1900), L'interprétation des rêves, ch.7, V, in "Le refoulement". and Le Titien (1548), Allégorie de la jalousie.